Lorsqu'on souhaite investir dans l'immobilier, le rendement est un des points clés pour vérifier la qualité de cet investissement. Mais le rendement locatif classique ne prend pas en compte l'origine des fonds et des flux financiers qui permettent l'achat. Pour ça, on utilise le TRI, taux de rendement interne.
Quel est l'objectif de cette méthode ? Comment calculer le TRI ? Comment comparer efficacement les investissements en fonction de ce calcul ? On vous dit tout sur le taux de rendement interne en immobilier.
Le TRI (taux de rentabilité interne, ou taux de rendement interne) est un indicateur financier qui aide à la décision en matière d’investissement. C'est une notion que l'on retrouve dans d'autres types d'investissement, comme l'investissement financier ou bien industriel. Il calcule la performance et donc la qualité d'un investissement.
Dans son calcul, le TRI prend en compte tous les flux financiers concernant un investissement sur un an, pour aboutir à un taux moyen de rendement sur l'année. Il permet simplement à l'investisseur de se projeter et d'anticiper également les différents scénarios possibles en cas de revente, et la potentielle plus value.
Son calcul tient également compte de l’effet de levier du crédit en fonction de l’apport personnel de départ. Il compare donc plusieurs investissements entre eux. Il est lié à la notion de VAN (valeur actuelle nette) car il fait en sorte que celui soit égal à zéro. En effet, la valeur actuelle des entrées de fonds équivaut donc à la valeur actuelle des sorties de fonds. Notez que plus le TRI est élevé, plus le projet immobilier est intéressant.
Bon à savoir : Notez que le TRI est plutôt adapté pour évaluer si un investissement locatif est rentable et moins à comparer deux placements entre eux.
Pour connaître la valeur de votre TRI, le calcul se base sur le montant du cashflow, donc sur le calcul de l'argent qui entre et qui sort de la poche de l'investisseur chaque mois, pour le bien immobilier.
Pour calculer le TRI, il faut prendre en compte tous les flux financiers entrants et sortants. Mais de quoi parle-t-on ?
Concernant les flux entrants
Fonds propres ;
Recettes de loyers. Le montage fiscal permettra aussi la déduction des intérêts d’emprunt et d’éventuels montants de travaux.
Concernant les flux sortants
Charges comme la taxe foncière ;
Impôts ;
Frais d’assurance ;
Frais de remboursement anticipé du prêt.
Formule de calcul :
TRI = (Valeur finale/Montant investi) ^ (1/n) – 1
La formule concerne donc la valeur finale, le montant investi ainsi que le nombre d'années. C'est une formule complexe à réaliser. Pour être en mesure de connaître votre TRI sans être un professionnel des mathématiques, de nombreux simulateurs existent sur Internet.
Vous pouvez également opter pour forme d'Excel. Il suffit d'entrer vos données et vous obtenez votre tri en un instant : un gain de temps non négligeable.
L’investisseur va entrer toutes ses données, par exemple :
La valeur d’acquisition du bien (augmentée des frais de notaire) ;
Le montant des loyers escomptés et son revenu imposable.
Pour comprendre les résultats, notez que les tableaux fonctionnent par colonnes et par année, en précisant pour chacune de façon chronologique : les revenus nets dégagés par le bien, le montant total des charges à débourser et la hausse d’impôts imputable au bien.
Premièrement, le résultat vous indique un point important, à savoir si le bien s'autofinance ou s'il faudra aller chercher dans votre propre trésorerie pour compléter votre cash-flow annuel. Puis, le calcul du TRI se base sur la durée de remboursement de prêt, l'indication de la valeur de revente du bien, un éventuel capital restant dû à la banque et l’impôt sur la plus-value. Vous obtenez donc le taux de rendement interne, autrement dit la rentabilité de votre projet.
La notion de TRI est différente de celle de rendement locatif brut, de rentabilité nette ou encore de rendement net-net. Toutes ont leur place à une certaine étape de l'investissement. Par exemple, le rendement locatif brut est un calcul très simple qui va seulement servir à trier les offres locatives, en prenant simplement en compte le coût de l'achat et le montant des loyers reçus.
Le calcul du TRI est beaucoup plus précis et vous indiquera si l'investissement est réellement rentable ou non en prenant chaque critère en compte pour être fidèle à la réalité. Il prend en compte l’origine des fonds et des flux financiers, l’impact de l’argent emprunté à la banque durant votre emprunt, l’évolution des flux comme l’inflation. En bref, chaque fluctuation possible tout au long de l'investissement entre dans le calcul.
Note : savez-vous quand additionner 2 prêts bancaires ?
La notion de TRI est parfois critiquée, notamment dans le monde de la finance. En effet, on entend souvent que la décision d'investissement d'un projet ne peut se limiter à la seule analyse du TRI, puisqu'il s'agit, ni plus ni moins d'un taux pour lequel la Valeur Actuelle Nette est égale à zéro. Il apporte une vue d'ensemble mais ne permet pas de déterminer si l'investissement va créer de la valeur.
De plus, comme tous les calculs de rendement, il faut noter que même en connaissant la somme des loyers perçus, le risque de vacance locative existe, il faut donc essayer de l'estimer justement. Il est important que l'analyse du TRI soit complétée par une analyse de la VAN.
En conclusion, le TRI ou le taux de rendement interne en immobilier est un indicateur financier qui aide à la prise de décision en matière d’investissement, en prenant en compte l'ensemble des flux financiers pour arriver à un taux moyen de rendement annuel. Cela permet de se projeter dans le temps et de penser à la potentielle revente du bien immobilier dans un futur plus ou moins proche.
Pour finir, pour creuser le sujet de la rentabilité d'une opération immobilière, notre article sur les montages financiers est fait pour vous.